Cette communication a pour objet le fonctionnement de la figure périphrastique dans Les Litanies de Satan de Charles Baudelaire et entend montrer comment le trope s'inscrit à l'articulation du linguistique et du littéraire. S’appuyant sur la technique de la répétition, requise par le genre textuel de la litanie, et agissant comme le procédé rhétorique de mise en œuvre de relations de synonymie discursive, la reformulation périphrastique vise à questionner l'unicité référentielle du nom propre "Satan" et son contenu sémantique. Les sources bibliques et étymologiques, qui ont concouru à enrichir l'interprétation du nom, sont exploitées par le poète des Fleurs du Mal dans le but d'en renverser la valeur sémantique généralement admise et de constituer le signifié inattendu que l'écrivain lui confère dans le recueil poétique. Les périphrases choisies par Charles Baudelaire pour invoquer le culte à Satan participent de la rhétorique profonde du poème, en bâtissant son architecture: elles dessinent spécifiquement des litanies inversées, des Litanies de Satan. Suivant ces présupposés, nous voudrions réfléchir à la valeur rhétorique de la périphrase, apte à faire coexister, dans l’agrégation syntagmatique des vers baudelairiens, l'ambivalence éthique de la double postulation. Ce faisant, nous verrons se confirmer le noyau fondamental de la modernité littéraire des Fleurs du Mal, défini par Sergio Cigada: Charles Baudelaire fonde une rhétorique au moment même où il fonde une poétique.
Une certaine homologie de périphrases: Les Litanies de Satan de Charles Baudelaire
Locatelli F
2013-01-01
Abstract
Cette communication a pour objet le fonctionnement de la figure périphrastique dans Les Litanies de Satan de Charles Baudelaire et entend montrer comment le trope s'inscrit à l'articulation du linguistique et du littéraire. S’appuyant sur la technique de la répétition, requise par le genre textuel de la litanie, et agissant comme le procédé rhétorique de mise en œuvre de relations de synonymie discursive, la reformulation périphrastique vise à questionner l'unicité référentielle du nom propre "Satan" et son contenu sémantique. Les sources bibliques et étymologiques, qui ont concouru à enrichir l'interprétation du nom, sont exploitées par le poète des Fleurs du Mal dans le but d'en renverser la valeur sémantique généralement admise et de constituer le signifié inattendu que l'écrivain lui confère dans le recueil poétique. Les périphrases choisies par Charles Baudelaire pour invoquer le culte à Satan participent de la rhétorique profonde du poème, en bâtissant son architecture: elles dessinent spécifiquement des litanies inversées, des Litanies de Satan. Suivant ces présupposés, nous voudrions réfléchir à la valeur rhétorique de la périphrase, apte à faire coexister, dans l’agrégation syntagmatique des vers baudelairiens, l'ambivalence éthique de la double postulation. Ce faisant, nous verrons se confirmer le noyau fondamental de la modernité littéraire des Fleurs du Mal, défini par Sergio Cigada: Charles Baudelaire fonde une rhétorique au moment même où il fonde une poétique.File | Dimensione | Formato | |
---|---|---|---|
Homologie périphrases.pdf.zip
accesso aperto
Licenza:
Non specificato
Dimensione
40.1 MB
Formato
Zip File
|
40.1 MB | Zip File | Visualizza/Apri |
I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.